L’été, tout change : le rythme ralentit, les habitudes volent en éclats, les horaires se dérèglent… et très souvent, la vie de prière est aussi fortement bousculée. Pourtant, les vacances peuvent devenir un temps de ressourcement spirituel profond, à condition de le désirer et de s’y préparer un peu. Ce changement dans la vie de prière est entièrement normal, il ne doit pas inquiéter, il faut simplement en faire l’occasion de vivre d’autres expériences spirituelles.
Voici quelques conseils simples pour vivre l’été avec Dieu – sans pression, mais avec joie.

1. Commencer par un choix intérieur : Dieu ne prend pas de vacances
L’été est une parenthèse, mais ne doit pas devenir un vide spirituel. Le changement de rythme peut même être l’occasion de redécouvrir la prière autrement, plus librement, avec plus de fraîcheur.
Dès les premiers jours des vacances, il est bon de choisir intérieurement de vivre ces semaines comme un temps de grâce. Ce choix tout simple mais vraiment essentiel peut changer beaucoup de choses : « Seigneur, je veux Te garder au centre de ma vie, même si le rythme change. »
Voici une astuce pratique : écrire cette intention sur la première page de son carnet de vacances, dans son téléphone, ou au début d’un livre spirituel. Cela constituera un rappel simple et sobre, mais bien réel et constant.
2. Adapter son rythme de prière (et l’accepter)
Vouloir conserver exactement les mêmes horaires et formes de prière qu’en temps scolaire ou professionnel est souvent illusoire et devient alors source de frustration et génère de la culpabilité. Seuls les moines et les moniales ne changent jamais ! et encore, de plus en plus souvent, ils prennent un temps de « vacances » dans l’année avec des adaptations sur leur rythme de prière… Il est bien plus juste et bénéfique d’accepter le changement, car il est tout à fait normal. Il ne s’agit pas de se laisser aller, mais de prendre les choses avec souplesse pour garder un lien profond avec Dieu mais par d’autres biais.
Si on se lève plus tard, pourquoi ne pas prier à l’heure calme de la sieste, à l’ombre, sur une terrasse ou dans la pénombre d’une chambre aux heures chaudes ? À la plage, en forêt, en voiture… une prière peut jaillir à tout instant.
Il faut être assez souple, mais il est capital de garder un ou deux repères stables : un Notre Père le soir accompagné d’une petite action de grâce, la messe dominicale, peut-être l’angélus à midi, le bénédicité… Ce sont de petits piliers qui structurent le reste de la vie spirituelle et qui constituent une ancre permanente quels que soient les changements du rythme extérieur.
Pour le reste (qui dépend de où on en est spirituellement), il faut saisir les occasions qui se présentent :
- Un chapelet récité en marchant
- Un psaume contemplé sous les étoiles
- Une action de grâce silencieuse les pieds dans l’eau
- Un temps d’oraison silencieuse, parfois, dans l’après-midi dans sa chambre, dans la nature ou dans une église visité…
3. Préparer une valise spirituelle
L’été – à l’occasion de le vouloir et de ne pas se laisser emporter par une suractivité de loisirs ou un profond laisser-aller – peut offrir plus de temps pour la lecture. Alors, emporter un livre spirituel nourrissant ou reprendre un peu plus sa Bible en main, c’est comme emporter un compagnon discret mais fidèle. Il faut faire ce choix avant de partir en vacances.
L’objectif doit rester simple et abordable : un chapitre par jour ou quelques lignes chaque matin. Nul besoin de viser trop haut : la profondeur vient souvent de la constance. Quelques gouttes qui se distillent dans l’âme régulièrement valent mieux qu’une inondation une seule fois !
Voici quelques suggestions de lecture :
- Lire un évangile entier lentement pendant l’été
- Des textes de saints : Thérèse de Lisieux, Charles de Foucauld, Chiara Lubich…
- Un document du pape (comme Dilexit nos du pape François)
- Un roman spirituel comme Silence de Shūsaku Endō
4. Prier dans la nature, en silence ou avec les sens
L’été nous ouvre à la beauté du monde : lumière, mer, montagnes, chants d’oiseaux… Dieu se laisse contempler dans sa création.
Loue-le avec ton regard, ton souffle, ton émerveillement. Une brève prière spontanée murmurée dans le vent ou dans le ressac des vagues peut rejoindre le cœur de Dieu.
Nul besoin de longues formulations : un « merci », un « Seigneur, Tu es grand », une prière du cœur, une louange au Créateur silencieuse peuvent suffire.
C’est à chaque fois l’occasion de remercier Dieu pour ce temps de vacances, mais aussi de prier pour tous ceux qui vivent ce temps dans l’épreuve (maladie, difficultés familiales…) ou qui ne peuvent pas partir.
La nature peut aussi susciter une prière pour la paix, particulièrement dans ces temps plus que troublés en trop d’endroits du monde.
5. Visiter un sanctuaire, un monastère, une église locale
Sur la route, lors d’un arrêt imprévu, ou dans un village inconnu : pousse la porte d’une église, même quelques minutes. Respire. Prie. Regarde. Tant de choses parlent de Dieu dans une église ! La pénombre et la relative fraîcheur seront propices au recueillement. Cela peut être l’occasion de susciter le désir de prier dans le cœur de ses enfants.
Découvrir une abbaye ou une communauté religieuse, participer à une messe dans une paroisse inconnue… ce sont souvent des moments marquants, inattendus.
La grâce passe aussi par l’imprévu quand le cœur y est ouvert !
6. Ne pas rester seul dans sa foi (même en vacances)
L’été peut aussi être un temps particulier pour les liens humains et spirituels.
En famille ou entre amis : proposer un petit temps de prière le soir, chanter un refrain, lire un évangile ensemble. Pour cela, pas besoin de grand discours, juste une présence et une prière partagée.
Même en restant seul, il est possible d’être en lien par la prière à distance : lancer une mini-initiative : un défi entre amis, un psaume par jour, une intention partagée en message, une chaîne de prière.
Participer à une messe locale, un pèlerinage, une veillée : la foi se partage, même sur les routes.
L’été peut aussi être l’occasion de vivre des liens fraternels plus profonds. En ayant plus de temps, en étant moins pressé, on peut redécouvrir la richesse des relations humaines vécues en profondeur : prendre un vrai moment avec un parent, écouter un ami de tout son être, se montrer pleinement présent à ceux qu’on aime.
C’est aussi un temps pour vivre la charité chrétienne au quotidien, dans des gestes simples : un service rendu, une attention délicate, un mot bienveillant, un sourire offert gratuitement, une offrande culinaire…
On pourra choisir une posture intérieure positive – être aimable, accueillant, attentif aux autres, souriant – peut transformer l’ambiance autour de soi. Cela a un véritable impact spirituel : l’amour concret témoigne silencieusement de la présence de Dieu. Et alors, on se sent mieux soi-même !
7. Prendre soin de l’âme comme du corps
Le repos est essentiel, même d’un point de vue spirituel (un corps et une âme tendus ne peuvent pas trouver la paix spirituelle), mais il peut aussi être l’occasion de poser un regard intérieur, de prendre le temps de la relecture.
Pourquoi ne pas prendre un peu de recul sur l’année écoulée ? Se poser devant Dieu quelques instants et lui confier sa vie ?
Voici quelques questions à se poser :
- Où en suis-je dans ma foi ?
- Qu’est-ce qui me fatigue ? Qu’est-ce qui me renouvelle ?
- Qu’est-ce que je veux vivre à la rentrée ? Avec Dieu ?
C’est alors l’occasion d’écrire dans son carnet spirituel, de prier, de confier ses désirs spirituels. Cela peut aussi être une belle manière d’orienter son été.
Conclusion
L’été est finalement une chance pour la vie spirituelle, à la condition de ne pas s’accrocher absolument à des habitudes qui ne résistent pas au changement de rythme des vacances. Cette chance, c’est de casser la routine pour mieux revenir à l’essentiel et de profiter d’autres moyens spirituels pour s’unir à Dieu et faire grandir son âme. En acceptant d’être souple mais fidèle, disponible mais enraciné, alors ce temps pourra devenir un été spirituel.
Un été pour se reposer, aimer, vivre… et grandir dans l’amitié avec Dieu.
L’été est un moment particulièrement crucial pour les nouveaux baptisés, le risque de décrochage est très grand. Encouragez-les, soutenez-les, partagez-leur ces conseils, ou offrez-leur le « Parcours Mystagogie » !
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